samedi 7 février 2015

La Gazette de Cuba

Bonjour à toutes et tous

Comment raconter ses voyages ? Que dire ? De quelle manière ? Il y a une partie assez intime dans les sentiments que l'on peut ressentir quand on voyage. Et ce voyage-là, me semble si particulier que j'aimerais le raconter au plus proche de ce que j'ai ressenti. 

Cuba, on en rêvait ... depuis des lustres ! On se le gardait pour la fine bouche, on ne voulait pas y aller en vitesse, nous voulions avoir le temps de voir et d'apprécier les choses. Plusieurs d'entre vous nous l'avait décrit, raconté. Nous sommes partis 3 semaines avec une organisation du tour est de l’île avec guide et chauffeur.

Nous avons passé tout d'abord 3 jours à La Havane, et le circuit nous a emmenés à Trinidad, Camaguey, Santiago de Cuba, Baracoa, Gibara, retour sur Camaguey et nous passons une petite semaine à Cayo Guillermo. Pour celles et ceux qui connaissent, appréciez le nombre de kilomètres effectués ! Je ne vais pas vous raconter par le menu tout ce que nous avons vu, je vais faire quelques chapitres avec mes impressions. Et pour le reste, il  a des photos ... ici:
https://plus.google.com/photos/110641846818006155320/albums/6112688807423368641?authkey=CLCzn87Ky-uFowE
Les gens
Extraordinaires ! Chaleureux ! Non violents, nous n'avons jamais craint quoi que ce soit, nulle part. Une dignité incroyable et nous ne les avons jamais entendus se plaindre. Nous avons rencontré la famille du guide à Guantanamo et en quelques minutes nous étions adoptés. Les tantes, cousines, cousins sont arrivés, le repas s'est mis en branle, j'ai trié le riz, comme si on se connaissait depuis toujours. Et le sourire, toujours le sourire. Chaque fois que nous avons abordé quelqu'un il nous a souri. 





Les paysages et la nature
Moins tropical que les Antilles, sauf du côté de Baracoa. Nous avons traversé des kilomètres interminables de broussailles, de cannes à sucre. De temps en temps, des cultures, surtout aux abords des villages. Et des palmiers, partout, magnifiques, très hauts et majestueux. Nous avons vu des oiseaux, surtout des vautours, des colibris, des paille-en-queue, des flamants, des pélicans et plein d'autres dont le nom nous échappe. Nous avons entendu le tocororo, mais malheureusement nous ne l'avons pas vu. Par contre, nous avons vu dans une grotte, des centaines de nids d'abeilles sauvages, dont l'odeur nous parvenait à 300 m. 




La route
Aïe, aïe, aïe ! En très mauvais état et quand je vous dis qu'il y a des trous, c'est vrai ! ce ne sont pas des nids de poules mais de véritables trous ! Sur les autoroutes, les piétons, les chevaux et les bœufs ont le droit de circuler. Une piste cyclable est à votre disposition si le cœur vous en dit. Nous avons trouvé que la conduite des Cubains est respectueuse et nous n'avons pas vu de chauffards. Dans notre aventure nous avons usé 3 chauffeurs: je ne les ai jamais entendus jurer ou klaxonner, même si nous avons du patienter 45 minutes derrière un transport de wagons de nickel. Un self-contrôle parfait. Et sur les routes, presque que de vieux véhicules. C'est joli, mais faut supporter les mauvaises odeurs ... Au bord des routes il y a toujours des gens qui attendent. Ils attendent des bus dont l'horaire est complètement aléatoire. Et les bus, faut les voir pour le croire ! Et dire que certains genevois se plaignent des TPG...
Pas de publicité au bord des routes, mais des slogans politiques. Et il y en a un qui m'a bien plu: pas de liberté sans culture



Les villes
Le style colonial est majoritaire sur l'île. Ce qui donne de très belles maisons, avec cours intérieures souvent ornées de verdure. Les villes sont très propres, il y a des poubelles partout et des balayeurs tout le temps. Peu de magasins, comme nous l'entendons, plutôt de petites échoppes. Il n'y a des restaurants que dans les centres touristiques ou au bord des grandes routes. Beaucoup de monde partout, même dans les petits villages. Beaucoup de pollution due aux gaz de voitures. Faut dire que souvent, derrière les belles américaines, il y a un gros nuage noir et malodorant. Et que dire des camions ...




La nourriture
Bon on ne va pas à Cuba pour sa gastronomie, quoique le riz aux haricots noirs, j'adore ! Nous avons eu la chance, grâce à Luis, un de nos chauffeurs, de pouvoir manger un vivaneau tout frais pêché du matin chez un de ses amis. Je me suis gavée de crevettes et gambas. Pour la langouste ... j'ai un peu évité, parce que quand j'ai vu qu'elles arrivaient sur les tables avec une couche de sauce gratinée, me suis dite que j'en mangerai ailleurs. 




Les hôtels
Toujours très beaux de l'extérieur.  A la Havane, nous avons eu un des hôtels les plus charmants: le Valencia. Du style et du charme. 
A Gibara nous voilà dans un 4 étoiles ! L'hôtel Ordono. Vient d'être rénové, dans un style colonial et on nous donne la plus belle chambre. Nous nous croyons des rois. Le personnel est adorable et le service de très grande qualité.
Nous avons été superbement bien reçus presque partout. Du personnel charmant et plein d'égards. Les infrastructures sont bonnes, même si de temps en temps, un robinet est cassé, ou le plafond fuit, ou il faut attendre pour avoir de l'eau.




La musique
Partout, tout le temps, et de la bonne musique. Nous avons fréquenté à chaque occasion les "casa de la trova" où des mini concerts ont lieu tout au long de la journée. Les maisons de la culture sont aussi un endroit où la musique est reine, mais il n'y a pas de bar ! Un groupe dans tous les restaurants, les bars, sur la rue. Sur une terrasse à Camaguey nous avons vibré très fort avec un trompettiste et un guitariste nous a envoûtés à Cayo Guillermo. Et si la salsa et ses dérivés sont les plus joués, d'autres types de musique ont droit de cité. Excellent jazz et concerts de tambours assourdissants.
Non seulement la musique, mais la danse. Tout le monde danse. Nous avons vu dans un bar un gamin de 4 ans qui dansait une salsa en transe. Génial ! Bien sur, nous avons ramené des disques pour prolonger ces beaux moments.




La mer
Nous l'avons vue pour la première fois à Baracoa. Turquoise, sable blanc, presque tiède. Que c'est beau. Nous avons passé quelques jours sur le cayo Guillermo et là, le vent et la fraîcheur nous ont fait la surprise de nous rafraîchir. Mais on s'est quand même baignés et nous avons fait une virée en catamaran jusqu'à la plage du Pilar. Dommage, c'est très touristique. Mais que c'est beau !






La politique révolutionnaire
Bien entendu, c'était un des motifs de notre intérêt pour Cuba. Tous les événements et les lieux de la révolution nous intéressent. Autant à La Havane qu'à Santiago, nous avons été voir la place de la Révolution. Nous avons visité musées et monuments. Nous avons été émus à la Moncada, premier lieu de la révolution. Mais nous avons surtout compris que si la révolution a pu avoir lieu, c'est que l'Indépendance des Cubains est primordiale pour eux. L'anticolonialisme a été le berceau de la révolution. Bien sur, nous avons eu le discours officiel des guides et nous n'avons pas rencontré d'opposants. Dans ce discours, la critique est parfois sous-entendue, mais la fierté d'être Cubain ressort tout le temps. Nous sommes assez polis pour ne pas poser les mauvaises questions. 
Mais ce que nous avons vu, ce sont des gens qui n'ont pas grand'chose, mais qui font avec. Un peuple débrouillard et qui sait que les choses ne tombent pas du ciel. Ce que nous avons entendu, ce sont des gens curieux de nos vies et de ce qu'il se passe. Nous sommes arrivés juste après l'attentat de Charlie et quand on savait que nous étions venus de France, on nous a demandés ce qu'on en pensait. L'autre grand sujet étant la venue des Américains à Cuba. Je suis confiante, le Cubains ne vont pas se laisser faire, ils veulent un peu plus de libertés, mais n'envient pas du tout les USA. Hasta la victoria sempre ....




Des désagréments
Oui, nous en avons eu quelques-uns pendant ce voyage. Tout d'abord, ma valise n'est pas arrivée et c'était tout un truc pour la retrouver. Oui, nous avons perdu pas mal de temps (pas de chauffeur, pas de guide et pas de voiture au moment de partir de la Havane). Rien n'est vraiment à l'heure et rien ne passe comme on le prévoit, ça c'est Cuba. Mais quand on voyage, il faut laisser aller les choses sans s'énerver .... Sauf, quand même quand on doit reprendre le vol pour l'Europe et qu'on oublie de venir nous chercher à l'hôtel .... ou que l'on se retrouve à 23h30 à la sortie de l'aéroport national en rase campagne, avec un bus bien trop petit pour prendre tout le monde.
On peut aussi essayer de positiver les problèmes. Nous avons crevé sur la route vers Las Tunas. Nous avons du chercher un "garage" pour réparer le pneu. Alors que je cherchais des yeux une marque Michelin, Pirelli etc., nous nous sommes arrêtés là:


Dans cet atelier là !

Chez le Tochon du coin !


Et nous avons attendu. La femme du garagiste nous a offert le café. Nous avons parlé de nos vies si différentes. Elles m'a montré les photos de sa fille dont elle est si fière. Elle m'a parlé de son petit-fils et nous nous sommes quittées comme deux bonnes copines avec des bisous. Superbe moment !



Pour conclure
Je garderai un souvenir très positif de ce voyage. Je vais m'en nourrir pendant longtemps. Je suis heureuse d'avoir rencontré toutes ces personnes, d'avoir appris tant de choses. Je garde tous les sourires et les marques d'amitié dans mon cœur et nous retournerons un jour à Cuba. Et si l'envie vous prend d'y aller, ne vous contentez pas d'aller à la plage ... le reste est bien plus intéressant !
Sans culture aucune liberté n'est possible c'est le slogan vu au bord de la route que je préfère ...

Et voilà ! Si vous voulez plus de détails ... venez nous voir ! Nous nous ferons un plaisir de vous raconter nos aventures. En attendant, je vous envoie plein de gros bisous et vous dis

Amitiés
A bientôt
Votre Gazetière

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